"Pourquoi la guerre?"

Publié le par Odace

 

La politique étrangère de Sarkozy intelligemment fustigée par Ségolène Royal

 

Devant tous les ténors du PS, Ségolène Royal s’est livrée à une critique sérieuse et justifiée de la politique étrangère  actuelle de la France.

 « Diplomatie erratique, incohérente, sans noblesse et sans valeur…Celui qui ne respecte rien à l’intérieur, ne respecte rien ni personne à l’extérieur…Rien ne se bâtit sur la désinvolture et encore moins sur l’humiliation ».

On dira –et c’est juste- qu’il s’agit d’un discours en partie de circonstance, dans laquelle le lyrisme est nécessaire.

 

Mais au-delà de cela, il est sain de rappeler que l’action politique d’un pays ne peut être  scindée entre le dedans et le dehors ; qu’on le regrette ou pas, celui qui mène une politique ultra sécuritaire dans son pays, qui tente de passer en force sur les retraites, qui conduit une politique « pour les riches » …est bien le même qui fustige la Commission Européenne, va tenter de faire prendre des décisions de maîtrise mondiale des finances par le G20…Il est perçu, en France et dans le monde,  comme un tout et en particulier comme le chef d’Etat « qui dégrade l’image de la France dans le monde ».

 

 

Dans sa réponse à l’interrogation d’Einstein, « Pourquoi la guerre ? », Freud écrivait en septembre 1932 : « Nous admettons que les instincts de l’homme se ramènent 09 19 090 vitrail Soulagesexclusivement à deux catégories : d’une part ceux qui veulent conserver et unir (la pulsion érotique) ; d’autre part,  ceux qui  veulent détruire et tuer  (pulsion agressive ou pulsion destructrice) ; ce n’est en somme que la transposition théorique de l’antagonisme universellement connu de l’amour et de la haine ; …Ces pulsions sont aussi indispensables l’une que l’autre ; c’est de leur action conjuguée ou antagoniste que découlent les phénomènes de la vie. » (Rivages poche, pp 53-54).

Vitrail de Soulages à Conques, noir, gris et blanc 

 

 

En 1887, Friedrich Nietzsche, dans « Généalogie de la morale » soulignait déjà « quel contraste n’offrent-ils pas, ces deux termes « mauvais » et méchant », tous deux opposés en apparence au concept unique « bon ». Mais ce concept n’est justement pas unique et l’on peut dire avec l’auteur qu’entre le puissant et le faible ou l’opprimé vivant de ressentiment, « le méchant » est précisément le bon de l’autre ».

 

Pour en revenir au texte cité de Freud, sa réponse est : « Il n’est possible d’éviter à coup sûr la guerre que si les hommes s’entendent  pour instituer une puissance centrale aux arrêts de laquelle on s’en remet dans tous les conflits d’intérêt ».onu-siege-ny

 

Ce à quoi, par avance, Nietzsche ne croyait pas : « Exiger de la force qu’elle ne se manifeste pas comme telle, qu’elle ne soit pas une volonté de terrasser et d’assujettir, une soif d’ennemis, de résistance et de triomphes , c’est tout aussi insensé que d’exiger de la faiblesse qu’elle manifeste de la force ».

 

 

 

 

Il ne s’agit pas de baisser les bras, bien au contraire, mais Sarkozy, quoi qu’il en dise, ne facilite pas la solution.

 

 Ségolène Royal confirme le jugement de  Marcel Gauchet sur Sarkozy : « ce ne sera jamais un homme d’Etat » ; car on voit bien que le comportement d’un président devrait être exemplaire et éviter à tout prix de privilégier le « méchant » ; le « mauvais », la pulsion destructrice, dans sa politique intérieure comme étrangère.

 

Pascal Forbin

Publié dans Geopolitique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article