Présidentielles, tous nuls ?
Face à des candidatures atypiques, il est rapide de dire qu’elles sont nulles. Dès que l’on dérange, des idées reçues, la bonne organisation d’un camp, les habitudes politiciennes, les accents du soi – disant parler français…on ne cherche pas le pourquoi, on évacue par « il est nul, elle est nulle ».
Comme cela on restera en bonne compagnie : Sarkozy, Le Pen, Hollande…
Hervé Morin est nul de vouloir se présenter ; il joue contre son camp ; il émiette le centre ; ses idées nouvelles sont faibles et tout cela pour faire un score minable !
Dominique de Villepin, c’est encore pire. On le croyait rabiboché avec Nicolas et patatras, le voilà qui à son tour se présente, seul, pour glaner quelques miettes et pousser une pensée dont on a parfois peine à comprendre la grande originalité. L’homme des discours brillants et des actions de l’ombre, veut défendre une République solidaire avec courage et vérité. Soit !
Peut-être amorce-t-il une aventure personnelle qui peut révéler des surprises ? Ou se prépare-t-il à se retirer contre quelques avantages, par exemple l’éloignement de quelques nuages judiciaires ?
Eva Joly, peut, elle, se prévaloir du sens du courage et de la vérité. Une femme, binationale, qui parle un français avec un fort accent, cela fait désordre. Une femme qui milite pour des idées justes, auxquelles elle croit, qui se bat avec raisons pour l’avenir du monde et une meilleure situation humaine pour la France, sans trop porter attention aux nécessaires compromis politiciens, prend le risque d’être jugée comme bizarre, décalée, nulle. (voir ci dessous l’article concernant sa campagne et son projet). Et pourtant, si elle était la plus juste, la plus éthique, dans la campagne qui s’annonce ? Si elle apportait une vraie fraîcheur, une sincérité perdue dans la politique nationale et européenne. ?
Et si le plus nul était en réalité Sarkozy ?
Certes pas en terme de communication, ni d’effet d’annonces, de fausse combativité ou plus exactement de combativité sans effet durable.
Mais en considérant son honnêteté politique, la façon de gouverner, le mépris affiché pour les autres, l’absence totale d’éthique…
Mais en faisant le bilan de son action pour l’économie, (n'était ce pas Fillon qui parlait de faillite de la France, avant même le surplus de crise, non achevée...) pour notre déficit, pour la réduction des inégalités, pour la politique industrielle…
En regardant les résultats de ses nombreuses gesticulations internationales, qui de semaines cruciales en sommet de la dernière chance, qui des G20 aux multiples réunions avec Angela, de Bruxelles à Durban …ne sont que des demies mesures arrachées au prix de multiples concessions, la cassure de l’Europe à 27 sans avoir vraiment réglé le sort des 17, l’accord a minima sur le climat…
En constatant son absence de vision pour la France, son attirance réitérée pour la récupération malsaine et inefficace des électeurs de l’extrême droite…
Oui, si les autres sont nuls, alors lui, qui a eu tous les pouvoirs, économiques, médiatiques, et quelques autres, et qui joue au pompier après avoir contribué à allumer le feu, au capitaine droit dans ses bottes sur la passerelle du navire chahuté par les vagues qu’il a contribué à grossir, alors qu’il est incapable de tenir un cap, il est encore plus nuls. D’une nullité maligne qui ne trompera plus.
Convenons toutefois que le critère de nullité est sans doute un peu réducteur !
PF
Eva Joly présentera son programme en février
Le projet de la candidate EE-LV s'appuiera sur celui du parti, qui sera soumis au vote des militants ce week-end.
Eva Joly, candidate EE-LV à la présidentielle, présentera son projet pour 2012 au mois de février, se fondant sur celui de son parti qui doit être adopté ce week-end, a-t-on appris lundi auprès de son équipe de campagne.
"Le projet du parti est un socle", "il n'y aura pas de contradiction ni d'opposition" entre le projet du parti et celui de la candidate qui aura "ses priorités" et ses "marges de manœuvre", a assuré, lors d'un point presse, Sergio Coronado, un des quatre porte-parole d'Eva Joly.
Comme lors de la campagne de Noël Mamère en 2002, "c'est la liberté du candidat d'introduire des points novateurs par rapport au consensus classique du projet écologiste", a-t-il ajouté, affirmant qu'Eva Joly dévoilera son projet pour 2012 en février.
Avant cela, lors de son premier meeting de campagne le 11 janvier qui devrait se tenir à Roubaix (Nord), la candidate écologiste s'adressera "à la France invisible dont on parle peu" et parlera notamment "emploi, éducation, transports et difficulté à boucler les fins de mois", a-t-il dit.
Eva Joly interviendra également samedi après-midi devant le Conseil fédéral (parlement) du parti qui doit adopter ce week-end le projet d'EE-LV.
Il se décline en six grands thèmes : "un futur soutenable", "une économie écologique au service des populations et des territoires", "vivre mieux pour tous", "une société ouverte, de droits et d'émancipation", "la VIe République dans une Europe fédérale" et "un monde de paix et de justice".
Les écologistes qui ont déjà conclu un accord programmatique avec le PS pour 2012, plaident, dans leur propre projet, pour une sortie du nucléaire d'ici 2031 en développant les énergies renouvelables, ou pour des "investissements forts dans la réhabilitation des bâtiments" et les transports collectifs.
Ils militent aussi pour une économie qui permette de "travailler tous et travailler mieux", notamment par la création d'"au moins 600 000 emplois sur la mandature par la transformation écologique de l'économie" ou la réduction du temps de travail avec l'objectif de passer à 32 heures par semaine.
(AFP)