Monde, Europe, France: "ça va mal finir"

« Ca va mal finir » est le titre d’un petit ouvrage prémonitoire, paru en 2008 (Grasset), écrit par François Léotard.

Il ne s’agit pas ici de se livrer à un pessimisme morbide, mais bien au contraire d’espérer que nous sommes arrivés à un tel degré d’affaiblissement de nos visions et de nos valeurs, qu’un changement va s’imposer.

Dans le monde

Evidemment, on pense à l’Irak et à l’Afghanistan, à la poudrière pakistanaise, à la grande difficulté de réduire un tant soit peu la faim et la misère dans le monde…On pense aux grandes difficultés des "négociations" Israelo-palestiniennes

Même les nations développées connaissent des difficultés sur la croissance, le déficit, le chômage…, et Henri Sterdiniak, initiateur des « économistes atterrés » considère que le rôle des marchés n’a pas été remis en cause et écrit : « On reste sur une croyance, rarement vérifiée, selon laquelle baisser les impôts stimulerait la croissance et  accroitrait les finances publiques. La poursuite de ces politiques [de rigueur] aggravera à la fois les inégalités sociales et les déficits publics ».

En Europe

Tout en sachant que le rythme de la marche en avant de l’Europe est fort lent et chaotique, on ne peut que s’inquiéter de la pauvreté des propositions de la Commission, des atermoiements de certains et des écarts croissants entre les économies des Etats membres.

Certes l’Europe se préoccupe des déficits, se sent flouée sur les droits de l’homme par la France…Certes elle se dotera prochainement d’organes de surveillance des marchés financiers.

Mais quel souffle, quel projet, quel avenir proposés ? Quid de l’entrée de la Turquie qui vient de faire une avancée constitutionnelle ?

En France, l’arrogance sarkozyenne

Ne voulant pas être accusés d’antisarkozysme primaire, nous avons le plaisir de citer un extrait de la chronique d’Alain Duhamel (Libération 16 septembre) qui ne passe pas pour un ultra gauchiste ni un opposant systématique : « En hystérisant la vie politique, en clivant toujours d’avantage la société, en déclenchant la foudre et les orages, il s’ampute lui-même du prestige présidentiel…Du coup, il souligne ses erreurs et il escamote ses succès au détriment de son image, de son pouvoir, et de son rôle ».

L’attitude à l’égard de la justice (affaires Bettencourt, Woerth, le Monde, constitution d’une cour spéciale pour l’appel du procès Clearstream…), les décisions illégales à l’encontre des Roms et la stigmatisation de populations entières, la réponse agressive et maladroite faite à la Commission européenne, la réforme des retraites, en cours d’élaboration parlementaire sans réelle concertation et en présentant de nombreux arguments fallacieux…tout cela fatigue, inquiète, dégoute de nombreux français.

L’entourage du Président n’arrange rien, qui fait en permanence de la surenchère et de la provocation. Le gouvernement a raison et tous les autres sont incompétents, haineux et donc méprisés.

En région

Ce comportement scandaleux déteint sur certains responsables régionaux.
Ainsi la mégalomanie de Georges Frêche s’aggrave, tant dans son action politicienne que dans ses décisions « culturelles » comme celle qui consiste à ériger une douzaine de très hautes statues censées représenter les grands qui ont fait le mode contemporain : De Gaulle, Lénine, Mao, Staline, Jaurès, Churchill, et quelques autres.

Une assez bonne nouvelle : le PS a décidé de mettre sous tutelle la fédération de l’Hérault : espérons qu’elle sera prochainement débarrassée de ses incompétents, profiteurs, magouilleurs…

C’est tout cela que les gauches françaises se doivent de prendre en compte et de traduire concrètement dans leur projet.

La France politique doit retrouver un sens éthique.

PF