Conseil municipal à Marsillargues: farces et attrapes!

A Marsillargues aussi, il faut réguler !

La salle était pleine pour écouter le Conseil présenter les différents budgets pour 2010. Dès les premières annonces, l’opposition faisait remarquer l’incohérence de comparer le budget à venir avec celui d’il y a deux ans, alors qu’une saine gestion aurait du mettre en parallèle le compte administratif 2008.

Madame le Maire acquiesçait et s’excusait en accusant le logiciel que les moyens de la mairie ne permettaient pas encore de changer.

 Comptes simplifiés et manuels

Toutefois la farce continuait lorsque la même opposition faisait remarquer que les chiffres présentés différaient de ceux qui lui avaient été fournis. Une erreur que Madame le Maire regrettait et avait tenté de corriger au dernier moment.

Quelques jours plus tard répondant aux questions du journaliste de Midi Libre plutôt surpris de la teneur des débats, Madame le Maire dévoilait la cause de cette mascarade : « Pendant mes vacances, un adjoint a refait le budget sans que je sois informée, et c’est cette version qui fut présentée » ! On attend bien sûr les suites !

Comme dit le poète :

« Même appuyée sur une grande honnêteté 

La meilleure bonne volonté

Ne vaut pas compétence

Et n’entraine pas bonne gouvernance »

Et la suite ne manqua pas d’intérêt…

Une décision fut prise de demander les plus grandes subventions possibles aux différents acteurs (DRAC, département…)  pour la réfection de l’église, étant entendu qu’aucuns travaux
ne seront entrepris avant réception des dites subventions.

Bravo ! Mais faut-il rappeler qu’un premier dossier avait été déposé il y a 4 ou 5 ans, retourné car incomplet par la DRAC, puis égaré dans les services de la mairie (du temps de l’ancien maire) et que des chutes dangereuses d’éléments du plafond se produisent régulièrement depuis un an, ce que l’actuelle municipalité sait parfaitement ? Combien d’attente ?

Après quoi, on en vint aux choses sérieuses. L’adjoint, tête de file du PC lut une longue déclaration expliquant que l’avenir des collectivités locales était gravement menacé par la décision du gouvernement de supprimer la taxe professionnelle. Ce qui conduisit l’adjointe tête de file du PS à lire une déclaration très proche.

On a suffisamment expliqué ici les ratages et les dangers de la réforme des collectivités locales pour apprécier, même si la forme.. !

Mais aucune motion traitant du débat sur l’identité nationale

C’est dommage, car dans un village où tant d’origines diverses, tant de différences sociales, tant d’opinions tranchées, où catholiques, protestants, musulmans, athées,  cohabitent harmonieusement, il eut été intéressant d’entendre les points de vue s’exprimer. Ce sera peut-être pour une prochaine fois puisque Madame le Maire trouve, à raison, normal que des opinions politiques s’expriment au Conseil.

Immigration et identité nationale

Dans un article fort instructif, Thibault Gajdos (Le Monde du 22 décembre) rend compte d’une grande étude menée « sur l’impact de l’immigration sur l’emploi entre 1980 et 2005 dans 14 pays de l’OCDE dont la France. Non seulement l’immigration ne menace pas l’emploi des natifs, mais le PIB croît  au même rythme que l’immigration ».

Des immigrés tentent d'aborder une île européenne

Mais dit-on, l’immigration « de base » pèse sur le niveau des salaires. Faux, prouve une autre étude menée aux Etats Unis entre 1960 et 2006 : « une augmentation de 1% de la part des immigrés dans la population active accroit de 0,5% le revenu moyen des travailleurs natifs ».

« Bien que les bénéfices directs de l’immigration pour les pays d’accueil soient donc substantiels, les citoyens de la plupart des pays européens sont massivement hostiles à l’immigration (57% des français souhaitent une restriction de l’immigration) ».

Il faut donc continuer d’expliquer, d’informer, d’apporter des données objectives et impartiales. Et Gajdos conclut : « C’est peu dire que le débat organisé par l’exécutif français ne répond pas à ces exigences ».

Mais l’esprit de Noël souffle…

Près de Dunkerque, Jean Marie Devulder, diacre, a tenté avec un ami de creuser un fossé pour éloigner l’eau qui inondait un campement de fortune d’une cinquantaine de migrants afghans et irakiens. (Libération, 23 décembre). Le religieux, qui est aussi chef d'entreprise, est convoqué une première fois par la police puis une deuxième pour un interrogatoire « pointu et pesant ». L’archevêque le soutient, comme des dizaines de bénévoles de toutes origines « faisant simplement œuvre  de solidarité avec les plus démunis ».

Autre exemple, à Nîmes où les communautés protestantes et catholiques, avec d’autres associations se sont unies pour héberger et venir en aide à un groupe d’afghans libérés du centre de rétention.

On ne saurait trop conseiller à Eric Besson (et Brice Hortefeux) d’écouter Brassens chanter « Chanson pour l’auvergnat ».

Joyeuses fêtes aux élus municipaux qui n’ont pas la vie si facile !

PF