Les "politiques" soumis aux agences de notation?

Publié le par Odace

La finance devait être régulée !

 

Rappelons nous les déclarations de tous les dirigeants, individuellement, en groupe , 7, 8, 20…Les banques, les financiers, les marchés doivent être régulés, maîtrisés, les paradis fiscaux interdits…La politique devait à nouveau décider de l’avenir des pays, l’économie devait être mise au service des peuples.

 

Rien de cela n’a été mis en place.

Et lorsque la Grèce s’est trouvée en grave difficulté, il a fallu des semaines pour que les membres de l’UE et le FMI de DSK s’entendent sur un projet donnant donnant : serrez vous la ceinture, réformez et voici de quoi survivre ; la situation de la Grèce s’est aggravée, et plusieurs mois ont été nécessaires avant que l’Europe prenne les mesures d’assistance, d’autant plus indispensables que les menaces pesaient sur l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et l’Italie.

 

La crise économique et financière est loin d’être résolue.

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C’est à ce moment qu’une agence de notation, Standard  & Poor’s, dégrade la note américaine ; pour la première fois de leur histoire, l’économie et la finance américaine perdent le trop fameux AAA.


De quel droit et sur quels faits S&P dégrade-t-il les notes de confiance des pays endettés ?

 

Avec un grand sérieux et beaucoup de solennité, des experts internationaux de toutes disciplines examinent les comptes et les données économiques, sociales…des entreprises et des pays pour leur attribuer une note de confiance.

 

On imagine que c’est après de très graves et longs échanges que ces experts ont décidé d’abaisser la note américaine. Le Trésor américain a fait remarquer que S&P avait commis une erreur de 2000 milliards de $, ce que la firme a reconnu, tout en maintenant sa décision, « car celle-ci repose surtout sur l’incertitude politique aux Etats Unis».

 

Faisant cela, S&P perturbe encore plus les marchés, renforce les pressions sur les pays faibles, bref accroit la crise. Ainsi, les agences pourront-elles continuer à dégrader.

Les 3 plus grandes agences (M, pour Moody's)

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Où allons nous si les agences de notation jugent l’avenir politique des nations et imposent, via les marchés, leur propre vision ?

 

Quelle politique paraîtra acceptable ? Le capitalisme libéral et mondialisé évidemment. Mais quid des pays autoritaires comme la Chine ? Et quid de la France, si Sarkozy est battu par une coalition de gauche ?G8-Financial-Ministers-Meeting-Concludes-SczJox2xfH_l.jpg

Quelle note sera donnée à un pays qui choisirait un développement modéré, réorienté vers la justice sociale, la croissance écologique et durable ?

Le débat, voire le combat politique et démocratique est-il encore permis ?

 

Il est de plus en plus scandaleux que ces organismes privés de notation imposent leurs vues et de plus en plus urgent que les responsables politiques reprennent leurs responsabilités et décident de rétablir ensemble leur souveraineté.

 

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