Horreur de la rigueur
« Le mot rigueur me dérange profondément, car il renvoie à des expériences politiques passées qui n’ont pas été des succès remarquables » déclare au Monde (28 octobre), Henri Guaino.
Voilà une bonne nouvelle, nous ne risquons pas en France de subir un plan de rigueur. Et d’ailleurs, peu de temps après son entrée à l’Elysée, Sarkozy n’a-t-il pas déclaré : « je n’ai pas été élu pour augmenter les impôts » ?
Pourtant, et malgré un accord « a minima » des « européens », l’état de notre économie, dont la balance extérieure reste lourdement négative, et de nos finances rend indispensable un nouvel effort.
Que les taxes nouvelles sur l’alcool, les cigarettes et les sodas, puissent avoir une certaine utilité, d’accord. Mais elles grèvent le budget de beaucoup de consommateurs. Toutes les mesures déjà prises ne suffiront pas. Comme le dit la députée UMP, Catherine Vautrin, « On va entrer dans le dur. De toute façon, il nous faudra faire un effort de rigueur. Massivement, en termes de rendement, c’est la TVA qui rapporte le plus ».
La Croix, enquête sur les familles et la rigueur
On se dirige donc, sans doute, vers la création d’un nouveau taux intermédiaire de la TVA (à quels produits s’appliquera-t-il ?), et peut-être de la mise en œuvre de la TVA dite sociale.
D’autres mesures sont en discussion, notamment l’abaissement du coût pour l’Etat et les entreprises des 35 heures, cette décision dramatique et stupide comme le pense le Président, mais que personne (ni les syndicats, ni le Medef) ne voulait changer. Et quid de la défiscalisation « absurde » des heures supplémentaires ?
Bref, pas de rigueur, mais « de l’austérité et de l’inégalité ».
Encore quelques mois avant de changer de majorité ; mais si cela se passe, il faudra nécessairement poursuivre notre effort de redressement, mais avec d’autres solutions qui seront, sans doute, plus justes.
PF