Les faux oeufs de Pâques de Sarkozy
La réforme fiscale, une tromperie de plus
Pour pallier l’énormité du déficit français, le Président annonce vouloir réaliser une grande réforme fiscale. Il était déclaré avec conviction que les changements bénéficieraient aux classes moyennes et rétabliraient plus d’équité.
La réalité fait déchanter.
Certes, la réforme de l’ISF écarte de cet impôt près de 300 000 personnes ; pour les plus riches, l’impôt sera plus léger. L’économiste Thomas Piketty (Le Monde du 23 avril) a calculé que « les 1900 foyers au-delà de 17 millions d’euros de patrimoine économiseront en moyenne plus de 160 000 euros ».
Il estime que cette réforme et la suppression du bouclier fiscal –qui n’interviendra en pratique qu’en 2012- couteront plus de trois milliards d’euros à l’Etat.
La compensation, principalement sur les donations et successions, touchera principalement les classes moyennes et sera loin des trois milliards.
Enfin, dernière illusion, la prime de 1000 euros, chaque jour un peu plus rabotée, sur son montant comme sur ses bénéficiaires potentiels.
Un président sans vision, ni force politique
On voit bien à cette occasion que le bateau tangue. Plus de justice fiscale annoncée et un cadeau aux riches, une rencontre avec des ouvriers mais l’érosion de la prime prévue.
L’UMP, n’en déplaise à J. F. Copé, est un bateau ivre. Les marins ont peur de perdre leurs postes.
Certains avec l’aval du président courent derrière le FN, d’autres tentent de lui garder la clientèle des « puissants ». Quelques uns s’efforcent de ne pas perdre le centre. Et Sarkozy s’efforce de suivre chacun, sans plus savoir comment retrouver la confiance des français, incapable de fixer le cap.
Faire décider la baisse de l’immigration, engager des interventions martiales à l’étranger (même justifiées) ne suffiront pas à inverser la tendance.
A sa clientèle de plus en plus réduite à la droite dure et aux mieux nantis, Sarkozy souhaite « Joyeuses Pâques ». Que les autres se consolent avec des œufs en chocolat !
PF