La France sarkozyste en pleine dérive droitière

Publié le par Odace

 

La fin de l’année 2009 dans une atmosphère qui se durcit chaque jour

 

Evidemment nous sommes encore dans la crise et malgré quelques signes encourageants nous savons que 2010 sera une année difficile.


Nous venons de vivre la semi déception de Copenhague. Il y a eu des effets positifs et des rendez-vous sont pris qui devraient permettre d’avancer sur les notions de lutte contre le réchauffement, d’écologie et de défense de la planète. copenhague.jpgSurtout, il est apparu clairement que l’avenir de notre monde ne serait réglé que par une synchronisation de mesures techniques et sociales. Le climat menace à terme, mais c’est aujourd’hui que l’injustice est intolérable. La nouvelle gouvernance qui se met en place autour des Etats-Unis, de la Chine, de l’Inde et du Brésil devra tenir compte de cet appel croissant à plus d’équité. Consommer mieux mais d’abord partager plus.

 

Et dans cette indispensable transformation, que fera l’Europe, comment se fera-t-elle entendre ? Les nouvelles institutions lui permettront-elle de parler d’une voix forte et unifiée ?

Cela dépendra bien sur de l’attitude des chefs d’Etat et de gouvernement. Et notre hyperprésident ne semble pas disposé à laisser se mettre en place une solide présidence européenne qui lui ferait de l’ombre.

 

La préparation de nos élections régionales se fait dans un climat pesant.

 

Pas à gauche où les préparatifs sont classiques, voire vétustes ; chacun pour soi, pas d’alliance au premier tour, et puis, après les petites ou grandes bagarres, tout le monde se retrouve pour le second.


Mais à droite où l’arrogance le dispute à l’esprit de division.

 

On se bat pour savoir, avant même les conclusions de la commission parlementaire, qui déposera le premier une loi pour interdire la burqa.
Aux demandes répétées, de tous les bords, de stopper ou de « recadrer » le débat sur l’identité nationale, qui tend vers l’édification d’un bouc émissaire, les « musulmans », Besson, répond que tout se passe si bien qu’il en prolongera la durée.

Une autorité de la majorité a fait un curieux ‘bon mot’ : « Sarkozy est doctorant à Harvard alors que Ségolène Royal est en apprentissage dans le Poitou ». Comme par hasard il choisit une université américaine ;  il n’y a donc pas d’université française assez qualifiée pour que Sarkozy, même pour ‘rire’, y soit doctorant ? Et quel mépris pour l’apprentissage que  le gouvernement voudrait justement revaloriser. Mais la contradiction ne gène pas nos gouvernants ; leur parole est devenue sans valeur.

 

 

 

 

Tout ceci et tant d’autres attitudes ou dérapages fait écrire au sociologue Emmanuel Todd : « Ce que Sarkozy propose, c’est la haine de l’autre ».todd

A la question de JB de Montvalon (le Monde du 28 décembre), Comment qualifiez vous cette droite ?, Todd répond : « je n’ose plus dire une droite de gouvernement. Ce n’est plus la droite, ce n’est pas juste la droite…Extrême droite, ultra droite ? Je n’ai pas de mot. Je pense que le sarkozysme est une pathologie sociale » Et plus loin : 

«  si vous êtes au pouvoir et que vous n’arrivez à rien sur le plan économique, la recherche de boucs émissaires devient comme une seconde nature ».

 

Notre pays vit autour de l’immigration, des afghans refoulés, de la burqa interdite, des musulmans que l’on menace s’ils manquaient de respect à la France, dont seul Sarkozy détient l’identité.

 

Notre pays se replie, s’enferme, perd ses valeurs, détourne sa grandeur,  sans émoi apparent, sans réaction organisée et malheureusement sans réponse forte d’une opposition unie.

 

Les italiens, qui connaissent avec Berlusconi une telle dérive droitière, eux descendent dans la rue par dizaines de milliers pour réclamer plus de démocratie et le départ du « chef ».

 

Qu’attendons- nous pour dire notre refus absolu de cette marche vers moins de démocratie, moins de justice, moins de respect de l’autre ?

La gauche porterait une lourde responsabilité en ne s’unissant pas pour battre Sarkozy en 2012.

 

Pascal Forbin

Publié dans Politique

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