De quoi l'écologie est-elle le nom?

Publié le par Odace

 

  

 

Les noms de l’écologie

 

Des noms d’oiseaux certainement, et surtout les plus menacés.

Des noms de mer, d’océans, de rivières, d’alpages et de pâtures, des noms de ciels.

Des noms de villes propres, de villages sauvegardés, de paysages protégés.

Des noms de gares et de trains, de trams et de bus, de voies cyclables et de chemins de randonnée.

 

Mais aussi des noms de centrales nucléaires, de mines de charbon, de mines d’uranium, d’usines chimiques polluantes, de bidonvilles…

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Si cela fait partie du champ de l’écologie, il faut changer de dimension et d’ambition  pour atteindre l’écologie politique.

Pour celle-ci, il faut viser une politique sociale équitable (donc un nouveau système de santé, de revenus, de prestations…), un renforcement démocratique, une justice aux moyens améliorés et réellement indépendante, une économie plus solidaire, tournée vers des objectifs à moyen terme et cessant de privilégier la surconsommation immédiate, une politique culturelle dont chacun pourra profiter, une organisation nouvelle du système bancaire et une lutte efficace contre la corruption et les paradis fiscaux.

 

Ce qui conduit naturellement à définir une nouvelle Europe, plus unie, plus fraternelle, décidant d’une politique sociale, économique, écologique établie  et appliquée par tous les pays.

 

Il s’agit bien de rupture avec toutes les politiques menées jusqu’alors et évidemment de la fin du libéralisme qui enrichit les riches, appauvrit les pauvres et détruit les ressources de la planète.

 

Qui pour porter son nom ?

 

Beaucoup se proposent de représenter l’écologie.

 

Sarkozy fut exemplaire dans ses promesses, comme dans ses revirements ; Borloo, qui ne put maintenir le cap du Grenelle, signa les permis de forer pour la recherche de gaz de schistes, avant de le regretter…une fois parti du Gouvernement.

CAP 21, GE, Bayrou bien sûr, peindront en vert leurs « programmes » centristes.

Aubry et ses compagnons acceptent maintenant de sortir progressivement du nucléaire, mais beaucoup de socialistes hésitent : d’où le changement de ton et la programmation nouvelle de la sortie du tout nucléaire, ce qui n’est pas pareil.. Certes le PS affiche une volonté écologique mais qu’en restera-t-il si Europe Ecologie n’est pas assez fort pour maintenir une intelligente pression ?

 

Europe Ecologie-Les Verts réfléchit  depuis des mois aux décisions qu’implique un projet réaliste d’écologie politique. L’esquisse d’un programme sera prête dans quelques semaines ; et le projet présenté au prochain congrès.

 

Mais qui sera démocratiquement élu pour le conduire ? Qui apportera son style, sa volonté, son sens politique, pour le faire partager par le plus grand nombre ?

 

Eva Joly est prête et si elle souffre encore d’un manque de notoriété, son travail de terrain, ses rencontres avec les français, portent déjà les fruits d’une solide adhésion.

 

D’autres se font espérer, à moins qu’ils n’espèrent eux-mêmes que les sondages leur permettront de ne pas passer par le stade des primaires.

EELV a décidé depuis des mois le principe de primaires ; son Conseil fédéral, vient de confirmer et de préciser le processus à une large majorité. Tout électeur peut devenir coopérateur (3 clics et 20 euros !) et participer au vote ; l’ouverture est donc au rendez-vous et peut se faire dans les trois mois qui précèdent le premier vote.Hulot-Duflot-Joly_pics_390.jpg

 

Nicolas Hulot jouit d’une réelle popularité et de la sympathie de très nombreux français. Mais cela suffit-il à faire un candidat fort, crédible ? Au second tour vers qui penchera-t-il ? Le centre, la gauche ? Lui qui dit que l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche, devra bien comprendre que l’écologie politique est du côté d’une gauche rénovée,  dotée d’une vision nouvelle de la démocratie, de la société, de la marche du temps..

 

Si Hulot se présente à la candidature, il aura donc l’occasion au cours des primaires d’expliciter ses positions.

A moins qu’il ne cherche à s’autonomiser auquel cas il ferait durablement reculer l’esprit de l’écologie. 

 

Hulot ou Joly pour porter le nom de l’écologie ; en tout cas, il s’agit de candidats nouveaux, originaux et d’une certaine manière atypiques. C’est déjà bon signe.

Et  eux,  ne devraient pas échanger des mots d’oiseaux.

 

PF

 

Publié dans Politique

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